Naissance de l'héritier

Un peu essoufflée, Iasvana prit le temps de reprendre son souffle avant d'entrer. Lorsque chose fut faiste, Bertrande ouvrit la porte et les deux femmes entrèrent.

La médecin trouva la Duchesse allongée, les mains sur le ventre. La jeune femme reconnu tout de suite cet air un peu inquiet et tendu de celle qui va bientost enfanter. D'un rapide calcul, Iasvana en conclu qu'en effet, les mois aavient passés bien vite, et déjà, il était temps.

D'une voie douce, que l'habitude des accouchements permettait de changer en fonction de l'état d'angoisse de la mère, Iasvana salua la future mère :

- Dame Azalée, le bon jour...

Elle s'avança dans la pièce.

- Nous semblons vous tirer d'une sieste, et pourtant, on me dit que le moment est venu.

Souriante, elle arriva enfin juste à costé de la Vicomtesse.

- Comment vous sentez vous ?

Il fallait comencer par "prendre la température". Savoir si les douleurs étaient très ou trop intense, si les contractions étaient approchées... Ou quoi que ce soit d'autre qui puisse paraistre important à la future mère. Le dialogue était une règle d'or.

Iasvana fut heureuse de voir que Dame Azalée suivait son conseil et remerciait sa domestique. La Duchesse semblait un peu désemparée, mais le médecin la compris.

Rapidement, elle calcula le temps qu'elle avait passé avec Bertande et en déduisit que les contractions n'étaient pas si rapprochées. Elles avaient encore du temps pour tout préparer.

- Bien, bien...

Puis Iasvana sentit en mesme temps que la femme enceinte la contraction arriver : elle n'avait pas enlever sa main du ventre. Elle sourit, confiante. Tout semblait aller bien. en plus, elle sentit mesme le petit remuer. C'était bon signe.
La jeune femme se redressa à la dernière question.

- Et bien, nous auront besoin d'eau chaude... J'en profiterais pour vous faire une tisane qui facilitera le travail, et nous en préparerons une autre pour vous donner de l'énergie.

Après avoir fait un tour sur elle mesme, elle poursuivit :

- Pour les linges, bien. Qu'ils soient propres, tant mieux, mais il ne faut rien de blanc, ça facilite les hémorragies. Je recommande souvent un cuir brut... Enfin, ça, c'est selon vostre bon vouloir.

Iasvana rassembla dans son esprit quelques souvenirs épars.

- Si vous avez, une bassine. Et une lame, pour couper le cordon, je crains avoir oublier la mienne...

Elle aiamit ainsi, ne pas estre appelée à la dernière minute. Cela permettait de ne pas perdre son sang froid et de donner à la future mère une idée de ce qui allait ce passer ensuite.
Iasvana se permit d'enlever sa cape, qu'elle posa sur une fauteuil. elle apporta sa besace près du lit, à portée de main.

- Dites moi... Vous avez trouvé une nourrice ?

La question était anodine, mais bien fondée. On voyait fort rarement une noble allaiter car s'était un symbole de la bassesse du peuple.

Azalée écoutait dame Iasvana et se rassurait peu à peu, même si les douleurs étaient parfois vives.
Cette dernière lui montra la position qu'elle devrait prendre au moment où l'enfant se présenterait.
La position n'était pas très élégante, mais c'était le lot de toutes les femmes.

Citation :

- Voilà. Vous commencerez allongée, le temps que l'enfant se présente. Puis, dès qu'il montrera le bout de son nez, ous vous aiderons à vous redresser, et à vous mettre accroupie...

J'ai bien compris, dame Iasvana: j'attendrai vos ordres.

Une nouvelle contraction se fit sentir. Azalée fit la grimace, puis reprit la conversation.

Citation :

- Bien. Sachez qu'en attendant qu'elle arrive, cette nourrice, je pourrais répondre aux attentes de votre enfant.

Azalée poussa un soupir de soulagement: son enfant n'aurait pas faim. Elle se proposait de le nourrir , elle, une dame médecin. Azalée aurait bien nourri son enfant elle-même, mais celà ne se faisait pas chez les nobles.

Dame Iasvana, c'est très généreux de votre part, de proposer de nourrir mon enfant, je vous en suis très reconnaissante.

Iasvana ouvrit la fénêtre, une brise très légère donnait un peu d'air: celàfaisait du bien. Dehous, le soleil brillait.
Un bruit se fit entendre dans le couloir, un coup léger à la porte, juste pour prévenir d'une arrivée, puis Bertrande entra, avec deux servantes qui portaient ce que le médecin avait demandé. Bertrande elle, portait une bouilloire, des bols , du miel sur un plateau: dame iasvana pourrait ainsi faire la tisane pour la duchesse. Quelques galettes complétaient le tout.
Elle posa son plateau sur une table dans un coin de la chambre.


Merci Bertrande. Restez ici avec Jeannette et Honorine: Dame Iasvana aura sans doute besoin de vous. Mettez vous à sa disposition et suivez toutes ses consignes.

Bien, votre grâce.

Azalée se tourna vers Iasvana, en souriant:

J'espère que votre tisane aura bon goût.

Iasvana constata que peu à peu la duchesse prenait confiance en elle mesme. Confiante, elle aussi, Iasvana était persuadée que cet accouchement se passerait à merveille. L'atmosphère qui l'entourait, son flair et son instinct le lui indiquait. Bien entendu, si jamais Aristote contredisait ses prédictions, elle serait là pour y remédier.

Azalée ayant acceptée que Iasvana nourrisse, du moins au début, le petit à venir, Iasvana sourit. Intérieurement, elle en était touchée : elle savait bien que l'on ne confiait son future héritier ou sa future héritière qu'à des femmes respectables en qui l'on avait crédit.

Les domestiques revinrent avec tout le nécessaire demandé. Iasvana sourit à ses trois femmes, les remerciant d'un signe de teste. Puis, alors qu'elle prenait le plateau destiné aux tisanes dans les mains, elle s'adressa aux domestiques :

- L'une d'entre vous pourrait-elle s'en aller ouvrir portes et fenestres ?

Et comme elle se doutait que ces femmes étaient issues du peuple et connaissaient les traditions, elle ajouta, à leur égard :

- Et dénouez aussi les noeuds qui ont été fait durant la grossesse...

Les habitudes voulaient que le temps de la grossesse, on nouent quelques draps dans la maison et qu'on les cache. Le jour de la délivrance venue, on devait retrouver ces tissus et les dénouer.

Puis, la jeune médecin s'affaira à trouver dans sa besace les simples dont elle aurait besoin.

- Je ne sais pas si cela va estre succulent, Dame Azalée. Mais au moins, vous en apprécierez les effets.

Dans un bol, elle mit quelques feuille de trèfle, pour donner de l'énergie, de l'armoise absinthe pour faciliter l'accouchement et enfin une pincée de poudre d'ergot de seigle qui avait la particularité d'aider à expulser l'enfant très rapidement.

Lorsque la boisson eut infusé suffisamment, Iasvana la tendit à sa Grasce des Bauges.

- Tenez. Lorsque vous aurez bu cela, Bertrande et moi vous aiderons à oster vos dessous et à vous mettre plus à l'aise.

Car alors qu'elles prenaient leur temps, la médecin avait remarqué des contractions plus rapprochées. Il fallait donc se tenir prestes et ne point estre étonnées au moment venu.

Iasvana souriait, ayant remarqué que la Duchesse ne la quittait point des yeux, attentive à ses moindre traits de figure.

Les femmes étaientde bonne humeur dans la chambre : le dé-nouage avait créé un petit moment drosle et plein de non dits, qu'il était drosle d'imaginer.

- Ah ça, vous ne risquez pas de vous endormir avec cette potion !

Aidée de Bertrande, Iasvana aida sa grasce à retirer les vestements superflus. Elle le firent avec dignité, sachant que le moment approchait : la Duchesse semblait souffrir de plus en plus, au fil des contractions.
Elles lui laissèrent sa chemise et lui proposèrent un gilet de fortune. Une petite couverture de laine fut posée sur les cuisses nues d'Azalée.

A présent, il falalit attendre que la poche des eaux se rompe. Mais cela n'allait sans doute plus tarder.

- Lorsque le travail aura véritablement commencé, il faudra respirer en poussant et arrester lorsque je vous le dirai.

Iasvana sourit. Puis, elle remonta ses manches sur ses bras blancs, preste, elle aussi.

Certaine femme aurait déjà crier, ou du moins gémit. azalée restait muette, prenant sur elle de mettre son enfant au monde avec une certaine majesté. Iasvana l'admirait.

Enfin, la Grande Femme sembla paniquer. La jeune médecin, elle, eut un sourire. Les eaux arrivaient à temps : ni trop tard, ni trop tost.
Pour vérifier ce qu'elle avait préssentit, Iasvana passa sa main sur la féminité de sa Grasce. Effectivement, un liquide chaud commençait à s'échapper par la porte de la maternité.

Bien vite, la jeune femme prit la parole, pour empecher la Duchesse de se faire peur :

- La poche dans lequel était vostre enfant vient de se percer... Bientot, il sera parmi nous !

Iasvana s'assura de quelques palpations que le petit se présentait bien teste en bas. Déjà un mouvement vers la sortie s'amorçait. Il serait bientost tant de relever la Duchesse et de lui dire de pousser. Mais pour l'instant, il fallait juste qu'lele soit calme, et sereine : le bébé sentirait cette humeur volontaire et viendrait plus vite.
Discrètement, Iasvana respira l'aleilne d'Azalée. Fraiche, elle annonçait une venue rapide. Tant mieux : Iasvana commençait à avoir une montée de lait...

- Ne vous inquiétez pas, tout est normal pour le moment... Prions Aristote voulez vous ?

Iasvana sourit et inspira. Cet exercice permettait généralement de penser à autre chose qu'à la douleur...

- Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant... Créateur du Ciel et de la Terre, Des Enfers et du Paradis...

Les contractions étaient de plus en plus fortes, Azalée serrait les dents à chacune d'elles: il ne serait pas dit que la Duchesse se laisserait aller à crier durant la totalité du travail.

Elle observait dame Iasvana, guettant sur son visage un signe de contrariété qui indiquerait que quelque chose n'allait pas.

Mais Dame Iasvana ne laissait paraître aucune inquiétude: c'était rassurant.

-

Citation :

La poche dans lequel était vostre enfant vient de se percer... Bientot, il sera parmi nous !

bientôt! bientôt elle verrait son enfant, le serrerait dans ses bras!Elle saurait: garçon,ou fille?Elle regretta simplement que le père ne fut point présent.
Où était-il d'ailleurs; ce diable d'homme? Elle ne s'habituerait jamais à ses disparitions soudaines.

Iasvana s'affairait autour d'elle, faisait des gestes dont elle seule connaissait la signification.

Elle proposa de prier, Azalée récita une prière se tenant le ventre douloureux et espérant qu'Aristote l'entende.
Elle commença comme son médecin, puis, pria très fort:


Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant... Créateur du Ciel et de la Terre, Des Enfers et du Paradis...
Faites que mon enfant soit un garçon vigoureux ........

Sa prière était coupée par des contractions de plus en plus rapprochées qui l'obligeaient à se taire, le temps que la douleur passe.

La douleur était quasi permanente, Azalée bravement continuait à serrer les dents.
Elle était en sueur,tellement elle se concentrait pour ne pas crier. Elle continuait à prier par intermittence.

Dame Iasvana l'auscultait régulièrement afin de juger s'il était temps qu'elle s'accroupisse. Elle rafraichit le visage d'Azalée qui en avait besoin.

Azalée vit Bertrande s'approcher lorsque Dame Iasvana jugea le moment venu.

Citation :

- Duchesse, vous allez changer de position ! Preste ? Nous allons vous aider.

Je suis prête, Dame, je suis prête. répondit Azalée dans un souffle.

Soutenue par Bertrande, et Iasvana elle s'accroupit avec peine, tandis qu'une envie irresistible de pousser lui venait.

Elle essayait de se contrôler, attendant les ordres du médecin car elle avait une grande confiance en dame Iasvana.

La position n'était pas des plus faciles à tenir, mais les servantes étaient restées dans la chambre: on aurait peut-être besoin d'elles si Bertrande ne suffisait pas à soutenir la duchesse lorsque le médecin accueillerait l'enfant.

En attendant elle faisait de gros efforts pour ne pas s'affoler, la douleur, l'émotion pouvaient perturber le bon déroulement de la naissance.

Azalée commençait à se fatiguer, pousser pour expulser le bébé n'était pas de tout repos, c'est alors que dame Iasvana lui demanda de faire un effort: la tête était sortie.

Elle continua de pousser, pressée de voir enfin son enfant, de ne plus avoir mal. Lorsque petit être qui était en elle sortit les épaules puis le reste du corps, elle ressentit un soulagement émerveillé.

Bertrande la fit se relever afin qu'elle puisse s'allonger. Du repos était nécessaire après tout ces efforts, mais pas de suite. A travers les larmes de soulagement et d'épuisement qui lui brouillaient les yeux , elle distingua dame Iasvana couper le lien qui l'unissait à son enfant, puis faire quelques gestes qu'elle ne comprenait pas avant d'entendre son enfant poussait un cri plein de force. Une servante s'occupa de lui pendant que Dame Iasvana l'aida à pousser une dernière fois . Elle sentit que ce n'était pas terminé.

Quelques instant plus tard, elle vit s'affairer dame Iasvana au pied du lit puis prendre ce que lui tendait la servante: son petit, tout propre, qui pleurait. Elle le posa contre elle, il se calma. Azalée éprouva à ce moment un élan d'amour pour le petit être qu'elle tenait contre elle.

Citation :

- Vostre grasce, vous avez donné vie à un héritier.

Elle regarda Dame Iasvana:

Un héritier! Qu'Aristote soit loué!
Merci, dame Iasvana, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi! Merci pour m'avoir rassurée, merci d'avoir reçu mon enfant!

Elle se tourna vers Bertrande:

Merci, Bertrande de m'avoir aidée.

Elle regarda son enfant:

Regardez comme il est beau, il a les mêmes cheveux noirs que son père.

Azalée sourit, caressa d'un doigt la petite main.

Charles Marie, je t'appelle Charles Marie.

Elle regarda dame Iasvana:

Il aura les mêmes initiales que son père.

Azalée était heureuse, un peu excitée malgré la fatique qui se lisait sur elle.

Citation :

- Mais de rien, voyons, de rien... C'est vous qui avez tout fait...

Elle sourit à son médecin:

Dame Iasvana, je n'y connais pas grand chose aux naissances, mais à entendre les femmes, ça ne se passe pas toujours aussi bien. Vous y êtes pour quelque chose, j'en suis sûre. je ne l'oublierai pas.

Elle continuait de caresser la petite main de son enfant.

Azalée tout au bonheur d'admirer son fils, ne se rendit même pas compte que dame Iasvana faisait sa toilette. L'enfant était calme , il dormait, confiant dans les bras de sa mère.

Charles .... petit Charles

Elle murmurait le nom aimé qui était celui de son enfant et de son époux. Elle luttait contre la fatigue, soucieuse de garder le plus possible son enfant à ses cotés.

Bertrande, faites préparer une collation pour dame Iasvana, elle doit se restaurer, une jeune maman doit prendre des forces pour nourrir son enfant, et que dire de deux!